MIGRATEUR

La palombe est un migrateur partiel, ce qui veut dire que cette espèce comporte des populations plus ou moins migratrices, voire complètement sédentaires.
La limite de l’aire de répartition (et de repoduction) des populations migratrices et des populations sédentaires correspond à l’isothèrme 0°C. Au nord de celle-ci, les oiseaux fuient l'hiver et son manteau neigeux vers des contrées plus accueillantes. Au sud, les oiseaux disposent toute l'année de conditions de température plus clémentes. (voir la carte animée ci-dessous pour situer l'isotherme 0°C)
Les individus nordiques se conduisent en véritables migrateurs et vont passer l’hiver dans les zones les plus éloignées et les plus méridionales (surtout en Espagne et au Portugual) alors que les individus des zones tempérées restent sur place toute l’année.
Toutefois, entre ces deux extrêmes, il existe une multitude de comportements liés aux conditions climatiques et à divers facteurs écologiques qui vont faire plus ou moins bouger les oiseaux.
Globalement, les palombes des pays scandinaves, de l’est de l’Europe et de la Sibérie occidentale sont les plus migratrices.
Plus on se rapproche du sud et de l’ouest de l’Europe et moins les palombes sont tentées par le voyage.
Sur la façade Atlantique de l’Europe et de l’Afrique du nord, des Îles Britanniques au Maroc, les palombes sont généralement complètement sédentaires.
Bien sûr, certains oiseaux des pays froids ne bougeront pas, mais ce sont des oiseaux urbains capables de trouver dans les villes de quoi tenir pendant les conditions les plus rudes.
Le gros des troupes reste au nord de la Méditerranée.
La palombe est rarement vue à Gibraltar, mais certaines traversent jusqu’au Maroc dans des conditions mystérieuses. Un nombre d’individus inconnu hiverne dans l’Atlas.
Des passages ont lieu en Corse. La destination de ces oiseaux n’est pas connue.
Les grandes migratrices
En Scandinavie, Finlande et en Europe du nord-est, les départs ont lieu à partir de la mi-septembre et durent jusqu’au début du mois de novembre. Selon leur origine, les oiseaux suivent 2 couloirs bien distincts.
Les oiseaux scandinaves suivent la péninsule en direction du sud et traversent le bras de mer entre la Suède et le Danemark, puis passent par les Îles danoises. Les oiseaux finlandais et baltes quant à eux suivent la côte orientale du golfe de Botnie, traversent le golfe de Finlande puis suivent la côte orientale de la mer Baltique. Des dérives peuvent avoir lieu vers l’ouest à cause des vents ou du brouillard et des vols peuvent se perdre en Mer du Nord pour aboutir sur les Îles Britanniques.
Globalement, ces populations hivernent dans le sud-ouest de la France ou dans la péninsule ibérique.
Le mouvement de ces oiseaux rejoint celui des oiseaux d’Europe centrale et orientale qui passent par le sud de l’Allemagne et la Suisse, pour suivre une ligne qui coupe la France en diagonale du nord du Massif Central au Pays Basque.
La principale zone de franchissement des Pyrénées pour ces palombes qui vont hiverner sur la péninsule ibérique se situe à l’ouest de la chaîne, entre Hautes-Pyrénées et Pays-Basque.
Depuis quelques années, et d’après les observations des chasseurs, il semblerait même que le goulet s’étrangle de plus en plus, en se décalant vers la mer.
Les migratrices partielles
Le mouvement des oiseaux migrateurs partiels et quasi sédentaires a été moins étudié que celui des oiseaux migrateurs.
On sait que les palombes s’éloignent peu de leur lieu de naissance. Les comportements sont différents géographiquement, et même au sein d’une même population locale. Certains choisiront de s’éloigner un peu, voire beaucoup, d’autres préféreront rester dans les alentours. Les facteurs déterminants de ces déplacements sont bien sûr les conditions climatiques et les ressources alimentaires.
D’une manière générale, les palombes qui décident de se déplacer à plus de 50 kilomètres de leur zone d’habitation ont tendance à se déplacer vers le sud-ouest de la France, mais ne vont pas aussi loin dans cette direction que leurs sœurs qui passent les pyrénées.
De plus, leur passage est plus tardif, et s’effectue au début du mois de novembre.
Les sédentaires
On trouvera des oiseaux totalement sédentaires tout le long de la façade Atlantique, là où les conditions climatiques permettent à la fois l'hivernage et la reproduction.
Les palombes, dans certains pays, sont fondamentalement sédentaires. Le cas le plus typique est celui des Îles Britanniques.
En Angleterre, une analyse a prouvé, après baguage, qu’entre 70 et 85% des oiseaux repris n’avaient pas effectué 40 kilomètres. En Écosse, on a trouvé que 72% des oiseaux n’avaient pas effectué plus de 9 kilomètres.
On constate quand même un mouvement, à l’automne, qui est plus ou moins marqué suivant les années, et les conditions d’alimentation.
En 1975, de mauvaises conditions climatiques entraînèrent une famine qui obligèrent des palombes à traverser la Manche.
Comme tous les oiseaux migrateurs, la palombe possède des facultés particulières lui permettant de naviguer à travers une partie du monde afin de rechercher des conditions favorables pour passer l’hiver.
On appelle souvent cela le sens de l’orientation, mais on va voir que c’est en fait une combinaison complexe de plusieurs sens :
vision
sens de la pesanteur
olfaction
sens magnétique
audition
Des études ont surtout été réalisées sur un proche cousin domestique de la palombe, le pigeon biset et plus particulièrement le pigeon voyageur.
Ces pigeons ont été utilisés depuis des siècles pour leur faculté à retrouver très rapidement leur chemin, et à revenir à un point très précis avec un très faible risque d’erreur, à une vitesse pouvant atteindre jusqu’à 800 kilomètres par jour.
Beaucoup de théories, des plus sérieuses aux plus farfelues ont été émises à ce sujet.
On retiendra que les mécanismes d’orientation mis en jeu dans la migration sont essentiellement basés, pour ce que l’on sait à l’heure actuelle, sur l’orientation par rapport au soleil et par rapport aux champs magnétiques.
Les palombes possèdent une horloge interne réglée sur un cycle annuel et un cycle journalier :
un cycle journalier qui leur permet de gérer l'heure et les durées des phases d'alimentation et de couchage.
un cycle annuel qui leur permet de gérer la reproduction, la mue, et la préparation à la migration.
Pour se préparer à la migration, la palombe opère différents changements, à la fois physiques et comportementaux :
Changement de plumage,
engraissement (carburant nécessaire à l'effort de vol),
tendance à la grégarité. En effet, les palombes se rassemblent en groupes plus ou moins importants, ce qui est est à l'opposé de la période de nidification où les palombes vivent seulement en couple.
Les facteurs de départ en migration sont une associatione entre :
la durée d'éclairement du jour,
la température.
On pense que la variation de température déclenche la production d'une hormone directement liée à une pulsion migratoire.
La palombe ne semble pas voler à très haute altitude comme on a pu l’observer chez d’autres espèces et en particulier chez les oies.
Mais lorsqu’elle franchit les cols pyrénéens, il lui arrive de monter jusqu’à 2000 ou 2500 mètres et lorsque le vent du Nord est de la partie, il n’est pas rare de la voir passer à 3000 mètres. Mais cela ne veut pas dire que c’est son altitude habituelle. Il faut quand même dire qu’en plaine, les conditions ne permettent pas non plus de pouvoir l’observer à cette altitude.
Des pilotes d’hélicoptères de bases landaises en ont quand même observé à 3500 mètres.
Nous sommes convaincus qu’un nombre important d’oiseaux passe inaperçu en plaine du fait de leur hauteur.
Les palombes volent entre 50 et 60 km/h, avec des pointes plus importantes si le vent les pousse.
On a vu que les pigeons voyageurs pouvaient parcourir 800 kilomètres dans une seule journée. On peut donc facilement imaginer que les palombes peuvent avoir ce même rythme de croisière, étant des oiseaux plus robustes mais mois rapides.
Cela représente quand même des durées de vol comprises entre 11 et 15 heures ce qui est considérable.
La palombe a la capacité physique de se déplacer sous le couvert de l'obscurité et dans des conditions particulières notamment d'éclairages, et la pleine lune peut être un moment favorable.
Elle rechigne à le faire dans tous les cas, mais si elle est obligée dans certaines conditions, elle le fera. Par exemple lorsqu'elle s'est engagée sur un trajet et qu'elle n'a pas d'autres solutions que de finir celui-ci pendant le début de la nuit au moins.
Mais il faut retenir qu'elle rechignera à le faire même si elle a complètement les capacités pour le faire.
.. sur l'eau ...
La palombe a tendance à éviter de se lancer sur l'eau parce qu'elle ne sait pas vraiment où ça peut la conduire, des vents contraires pouvant l'emmener à dériver.
Et comme c'est un oiseau qui a besoin de se brancher pour se reposer, il aurait tendance à suivre de préférence les côtes, boîsées si c'est possible.


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